J'ai toujours rêvé d'être un moine shaolin ! (PV Uma)

A cet instant, on aurait pu qualifier ma vie comme étant une folle aventure batte en alu et botte à talon. Je revenais tout juste de la caserne des pompiers, où je n'avais rien trouver d'autre qu'un uniforme bien trop large et cette batte en aluminium. Je la faisais tourbillonner dans ma main tout en marchant dans l'immense temple où siégeait, si mes souvenirs étaient bons, un immense boudha tout au fond. Je décidais ainsi de réveiller la croyante qui sommeillait en moi afin qu'elle me vienne en aide pour ma survie et celle de mon adorable chien; Saiseki. Il savait se être discret ce voyou, je l'avais trouver il y avait à peine trois jours et il s'était débrouiller pour rester en vie tout seul depuis le jour Z.

Mes talons claquaient sur le sol en marbre et les pattes de mon chien cliquetaient en même temps. Nous étions en osmose et comme c'était encore un chiot, je n'avais pas d'obligations il pouvait venir avec moi où je le souhaitais. Donc nous avancions tranquillement et arrivions enfin jusqu'au boudha tout d'or vêtue. J'allais m’agenouiller quand Décombre aboya. Une fois. Deux fois. A la troisième fois j'étais debout en position d'attaque, ma batte devant moi. Mon chien n'aboyait jamais quand il sentait un mort-vivant venir, par contre lorsqu'il ressentait la présence d'un humain tout à fait normal il me le faisait savoir.

# Je sais que vous êtes là, allez-y, montrez-vous

# Oh oh oh. Evidemment, le grand bouddha reste la relique la plus connue de cette ville.

Ainsi il restait des survivants. Je ne savais pas si il fallait que je me réjouisse ou qu'au contraire je me méfie. Mais enfin, encore fallait t-il s'acclimater à cette nouvelle atmosphère et pour ça, je ne me faisais aucun soucis. Je laissais retomber ma batte en frôlant le marbre, il y eu un écho puis plus rien. Saiseki me fixait et il était là du style "bon je le choppe quand lui ?"

# Assis ! Voilà, c'est bien. Bon chien

Je caressais sa petite tête et regardais le garçon devant moi. Je le détaillais de la tête au pied, ça avait l'air d'être un bon petit lot et je devais avoir gagné le jackpot pour pas être tombé sur un paumé de service comme j'en avais l'habitude.

# A nous deux maintenant. Quel est ton prénom boy ?

Je posais ma question tout en me baladant autour des colonnes soutenant l'architecture de l'endroit. Je scrutais de droite à gauche, recherchant une arme ou bien des ressources enfin peu m'importait tant que je pouvais trouver quelque chose d'utile à ma survie. Je farfouillais près de la statue et de ce fait tournait le dos à l'inconnu; on m'avait appris à ne jamais faire une chose pareille mais après tout, Saiseki était là pour m'avertir si ce type perdait son sang-froid et voulait me dépouiller. Donc je fouillais un peu partout et tombais sur un endroit dans le mur de creux. Je décidais de garder l'information pour moi et de revenir près du garçon attendant sa réponse.

# Ishii Uma, pour te servir

Et j'esquivais une courbette digne de ce nom avant de rire gorge déployé. J'aimais être une sorte d'outsider partout où je passais, je voulais que les gens me remarquent en bien en mal je m'en fichais: l'important c'était qu'ils me regardent. Je les provoquais, les faisaient frissonner et toujours cette lueur d'envie et de répulsion s'affichait dans leurs yeux. J'avais l'impression de ne vivre que pour ça.

Un bruit sourd me parvint et je tournais directement la tête vers l'entrée du temple sacré. Comment des mort sur pattes pouvaient oser venir offenser les dieux avec leurs mains crasseuses ? Je saisissais la batte de mes deux mains et fis signe à Saiseki pour qu'il reste à sa place.

# Go; discrètos !

Je partis droit devant, ne prenant nullement la peine de me cacher derrière une colonne qui aurait pu gâcher mon entrée spectaculaire pour notre scène de combat. Apparemment je n'avais pas dû fermer la porte correctement car elle avait été ouverte et deux rôdeurs étaient à présent à l'intérieur. Une femme et un homme, ils devaient avoir le même âge c'est à dire une vingtaine d'année. Dans notre ancien monde, ils auraient été parfait ensemble. Mais j'ai toujours apprécié briser les couples, à présent j'allais pouvoir ajouter "couple zombie" à mon tableau de chasse.

# Je ferme la porte pendant ce temps tu t'en occupe, mais laisse moi porter le coup fatale de la fille please dude

Sur ce, je fonçais sur le zombie mâle et me baissais juste à temps pour passer entre ses jambes en glissant. Je me relevais d'un bond et eus juste le temps de remettre mes longs cheveux blonds en place avant de fermer la porte avec douceur. Je zieutais vite fait à travers la fente et voyais les hordes de zombies titubant sans but.

# Avec plaisir !

Mes deux jambes au dessus de la poitrine du zombie semblaient soudés au sol, alors j’assénais quatre longs coups de battes dans l'affreuse tête de cette femelle. Ses deux yeux rouges s'éteignirent et je me sentis plus vivante que jamais, c'était mon truc ça, de me sentir vivante lorsque je prenais une vie. C'était aussi comme ça lorsque j'avouais à une femme trompée que son mari m'avait fait l'amour toute une nuit et que je n'étais pas la première.

# Saiseki ! Ici mon chien !

Il rappliqua en quatrième vitesse, je crois qu'il n'aimait pas être séparé de moi. Puis alors que je pensais, toute attaque terminée, on tenta de défoncé la porte. C'était des coups mous, ce devait être quelques zombies qui nous avait entendu descendre leurs potes. D'ici quelques instants, les gonds de la porte allait cédé vu que c'était du bois très fin pas résistante aux attaques zombies.

# Je vais voir combien ils sont à travers la serrure

Je jetais un oeil et aperçus un autre oeil qui me scrutais. Surprise je me reculais rapidement et grimaçais.

# Ouais ok, ba je sais pas mais à mon avis ça n'annonce rien de bon alors on va reculer vite fait vers le fond

Oui le fond, c'était la meilleure idée que je puisse trouvé car ils avaient l'air d'être coriace ceux là. On pourrait voir où mène le creux que j'ai trouvé, même si ce n'est qu'un placard. Oh mon dieu j'espère que ce n'est pas qu'un placard, je suis claustrophobe en plus il me semble. Je reculais vivement tout au fond près du bouddha et tapais sur le creux pour montrer l'emplacement à Skaïzo.

# Je pense qu'il y a un interrupteur qui ouvrirait le mécanisme de ce creux afin de créer une ouverture

L'épouvantable vocifération qui s'élevait semblait tout droit sortir des enfers, on aurait pu s'attendre à voir le diable et pourtant ce fut un odieux personnage qui s'offrit à nous. Enfin, ce fut plutôt nous qui de force, traîné par ces abominables squelettes à l'odeur putride, dûmes nous agenouiller devant ce monstre.

Je tentais par tout les moyens de ne pas vomir l'odeur étant vraiment insupportable. Hélas, il était trop tard, je me penchais en avant et régurgitais mon si maigre petit déjeuner. Saiseki couina, trouvant sûrement que je mettais trop de temps à me relever, il me mordilla les mollets pour que je me reprenne et je le poussais d'un coup sur le côté. Ce chiot m'exaspérait par moment, ne voyait-il pas que je n'avais besoin de personne ?

Je toussais à quatre reprises et crachais à terre avant de me relever et de faire face à l'ignoble créature assis en haut de nous, sur cet infâme trône. Trône qui devrait m'appartenir normalement ! J'étais parfaitement désigné pour être princesse, mais non que dis-je, pour être reine. J'allais lui faire sa fête à ce guguss au maquillage dégoulinant sous le coup de la transpiration.

# Ecoute, chuchotais-je à Skaïzo, on le bute lui et ses sbires avant de s'emparer du trône et d'être dans une planque tranquille jusqu'à la fin des temps !

J'étais tellement excitée par cette perspective que la fin de ma phrase se finit en hurlant. Mes bras gesticulaient en tout sens et mes yeux dilatés faisaient penser que je sortais d'un asile. Bien sûr, je n'avais été dans un asile, qu'une seule petite fois.

C'était il y a quatre ans, un de mes copains du moment avait compris mon piège consistant à mettre sa vie en morceau; pour cela j'allais le faire interner grâce à des pratiques plutôt simple comme cacher ses clés et bouger ses affaires, il devenait dingue. C'était sur le point de fonctionner, il ne se doutait de rien, sûrement aveugler par l'amour qu'il me portait. Mais ses amis n'étaient pas dupes. Ils se sont amusés à installer des caméras un peu partout dans la maison, et on réussit à me coincer. Ce garçon qui me faisait office de copain, devint fou de colère en voyant cela. Il décida de me faire interner. N'ayant point de famille et très peu d'amis, personne ne pouvait déclarer que ce qu'il disait était faux. On m'enferma donc pendant deux ans dans un institut plutôt sympathique où je découvris une espèce humaine totalement démente, juste comme je l'aimais.

En criant de la sorte, j'avais ameuté les squelettes qui s'étaient retirés, après avoir posé l'immense marmite servant, je suppose, à nous transformer en bouillon juste avant de gober nos yeux et d'entreposer nos dents. Je me tournais donc assez vite vers Skaïzo en grimaçant de toutes mes dents (autant en profiter tant qu'elles sont encore là), je lui fis un clin d'oeil avant de hurler à m'en faire exploser les poumons:

# SAISEKI ATTAQUE !

Et bam ! Je finissais un squelette déjà bien amoché par la marque du temps. Mon dieu, j’espérais ne pas avoir ce corps flétris et osseux lorsque mon heure sera venu. Je balançais de grands coups de battes droit devant moi, si Skaïzo avait décidé de se placer devant moi, il serait dans de beaux draps (ouais ceux de son cercueil).

Mais je l'aimais quand même bien ce type, merde voilà qu'il entrait dans mon champs de vision:

# CASSE TOI D'LA !

J'effectuais une roulade sur le côté afin d'éviter le sale squelette qu'il venait de destroy sous mes yeux. Comment se faisait-il que ce fut à moi de me déplacer ? Alors que ce garçon encore inconnu il y a deux heures trônait au milieu du champs de bataille.

Donc comme ça, il ne voulait pas me laisser de bétails ?! N'avais-je pas droit à mon lot de morts à dégommer ? N'en étais-je pas digne ? Moi la future reine de ce paradis squelettique au fin fond d'un temple bouddhiste ?

# Dis tu pourrais m'en laisser. Le partage, tout ça tout ça, tu connais ?

Je recommençais donc à concasser de la mâchoire de squelette mais c'était bien moins plaisant que la chair encore un peu fraîche et giclante. Enfin, je n'allais pas me plaindre, j'avais quelque chose contre quoi frapper et c'était déjà ça. Bien sûr, j'avais fui la horde qui arrivait dans le temple mais c'était pour une bonne raison... Skaïzo ne devait pas être habitué au genre de massacre que je faisais normalement. Evidemment je ne le connaissais pas très bien, mais c'est ce que je me disais. J'avais une idée bien arrêté sur les gens et souvent... je me trompais. Mais Skaïzo avait l'air de quelqu'un de sympa, là dessus j'étais sûre de ne pas me planter.

Pendant que j'envoyais un crâne voltiger sur ma droite, je détaillais mon partenaire. Je l'avais dit plus haut dans l'un de mes posts, mais c'était un beau garçon, plutôt vieux enfin non plutôt de mon âge. A vrai dire, je n'étais pas non plus de la première fraîcheur (oh c'est classe...). Soudain, je sentis une main avec une force intense saisir mon épaule. Elle allait broyer ma si jolie épaule ! Saiseki arriva et lui mordilla le mollet, ce fut assez pour le déconcentrer. Je me retournais et tombais nez à nez avec un affreux gars, il portait une capuche sans doute pour cacher sa laideur. Je lui envoyais un crochet du droit puis du gauche et son sang repeignit la colonne brune de ce lieu à l'apparence si sacré.

# Eh Skaïzo ! T'as vu ce que je lui ai envo...

Mais on m'assomma d'un grand coup de massue sur la tête et je partis rejoindre mon copain la licorne chantante qui vomit un tas d'arc-en-ciel quand elle est contente.

Je me réveillais, complètement sonnée par l'énorme coup de massue. Celui qui avait fait ça, allait apprendre à me connaître ! Si je retrouvais le sale traître qui avait osé me frapper par derrière, ça allait chauffer pour lui ! Je tentais de me relever mais me rendis compte que je me déplaçais contre mon gré: l'armée de squelettes me transportait jusqu'à la marmite.

# Wow écoutez les gars, j'sais pas ce que le manitou vous a raconté pour que vous agissiez comme ça mais j'suis pas comestible ! Et vous voyez j'ai que la peau sur les os ! NYAAAAH LACHEZ MOI BORDEL !

Ils avaient réveillé la lionne qui sommeillait en moi avec leurs sales mains osseuses qui m'arrachaient les poignets, j'étais en colère et lorsque j'étais dans cet état là mieux valait ne pas être la cible. Vous allez vous dire que je proclame un peu trop de menaces, que je me prend aussi sûrement pour quelqu'un de très agressif, eh bien vous avez raison. Et bon nombre de personnes pourront confirmer ce fait.

Je tentais à plusieurs reprises de me sortir de ce merdier mais rien à faire, leurs poignes étaient trop puissante j'arrivais à peine à bouger le petit doigt. Je tournais la tête à la recherche de Saiseki, il était lui aussi prisonnier de ces monstres. Et soudain, je me retrouvais devant l'ignoble manitou, il avait ce sale sourire de vainqueur et j'allais bientôt le lui enlever de sa sale face.

# SKAIZO; FAIS QUELQUE CHOSE BON DIEU !

Le manitou ria de ma phrase perçante. Il se foutait de moi. Le fusillant du regard, je voulu cracher loin devant moi. Seulement, je n'avais touché que le squelette devant moi qui, sûrement plein de haine à mon égard pour être humaine et par l'irrespect que j'avais commis, fit signe aux autres de me lâcher. Surprise, je me remis sur pieds mais le squelette n'avait pas fini avec moi.

Malheureusement pour lui, on m'avait posé près de ma batte. En deux enjambés je repris mon arme et défonçais le crâne du squelette qui vola quelques mètres plus loin.

# Skaïzo ! Occupe toi de l'armée, je vais mettre un terme au règne du manitou !

Courant sur les dalles de la grande salle, je renversais les squelettes qui souhaitaient me barrer la route. Et montais les marches pour accéder au trône à une allure telle que le grand manitou n'eut pas le temps de me voir lui dégommer sa vilaine tête. Elle ne se décolla pas avec autant de splendeur que j'aurais voulu et éclaboussa violemment mon si jolie visage. En plus, son gros corps était encore scotché sur MON nouveau trône.

N'entendant plus de bruits de baston, je me retournais et découvris que les squelettes avaient disparu sûrement ne provenaient-ils que de la magie du manitou. Quoi qu'il en soit, à présent, ce lieu lugubre était mon palais. Je descendis près de Skaïzo et clignant mainte fois des cils, demandais:

# Ska-chou ? Tu ne voudrais pas...

Je passais mes bras autour de son cou et montais sur la pointe des pieds afin que l'on soit à la même hauteur.

# Tu n'es pas obligé, tu sais...

Mes lèvres n'étaient qu'à quelques millimètres des siennes et mon corps était collé contre le sien.

# Pourrais-tu... enlever le corps du trône please ~

Et je partis dans la direction de Saiseki voir si aucun de ces sales squelettes ne l'avaient blessé.